Biopuces magnétiques pour des bilans de santé complets
La biologie est en constant progrès. Elle évolue de pair avec l’informatique, et lorsque les deux domaines se rencontrent, une découverte jaillit. Un surprenant prototype de nouvelles biopuces pourrait permettre de détecter plusieurs maladies. Explications.
C’est une révolution scientifique que l’on n’attendait pas de sitôt. D’après le Figaro, une nouvelle pratique des examens biologiques risque peut-être de voir le jour. Elle se base sur le principe de la magnétorésistance géante, codécouvert en 1988 par l’Allemand Peter Grünberg et le Français Albert Fret, prix Nobel de physique en 2007. Des chercheurs américains de l’université d’Utah ont utilisé leurs travaux pour concevoir un prototype surprenant de laboratoire sur puce.
Dans quelques années, un nouveau
dispositif, de la taille d’un lecteur de carte de crédit, pourrait permettre de
réaliser plusieurs dosages biologiques. Pour ce faire, il suffirait de déposer un
microéchantillon de sang ou d’urine sur une biopuce magnétique. « Pensez à la vitesse à laquelle votre
PC lit les données d’un disque dur, et imaginez la même technologie pour suivre
vos paramètres de santé », explique Marc Porter, rédacteur à l’Analytical Chemistry.
Un dispositif prometteur
Ce laboratoire de poche pourrait, à terme, réaliser des bilans de santé en quelques minutes, capable de détecter toutes sortes de maladies. Ces cartes magnétiques pourrait ainsi permettre de déceler des agents infectieux, rechercher des marques de cancer, dépister des pathologies précoces de type cardio-vasculaire, voire même la maladie d’Alzheimer. La technologie employée à la fabrication de ce dispositif est déjà bien répandue dans l’industrie et dans l’informatique. C’est pourquoi les biopuces magnétiques sont peu onéreuses et commencent à se développer sur le marché.
Depuis dix ans, les fabricants d’ordinateurs ont employé la magnétorésistance afin d’augmenter de façon considérable la capacité de mémoire des disques durs. Cette même technique a ensuite été appliquée à la biologie, et des premiers prototypes sont apparus il y a sept ans. Beaucoup s’appuient sur le principe de fluorescence, comme c’est le cas des biopuces qui décèlent de l’ADN ou détectent le virus de la grippe aviaire. Pour que les biopuces deviennent une réalité quotidienne, il faudra encore attendre plusieurs années de recherches. Les scientifiques, eux, espèrent réaliser des essais sur l’homme dans moins de cinq ans.